Partager la publication "Focus sur le Lagoon 400 S2, un cador de la location"
Choisir son catamaran pour une croisière n’est pas chose aisée, surtout quand on sait que de nombreux modèles sont en concurrence ! Confort, performance, sécurité à bord… Quels modèles se distinguent ? Pour vous aider Click&Boat fait le point, en commençant par un focus sur une location d’un Lagoon 400 S2 pour une croisière en Martinique, un catamaran familial et très convivial !
Test réalisé par François Meyer
Lancé sur le marché en 2012, le Lagoon 400 S2 reçut la mission difficile de succéder au Lagoon 400, best-seller vendu à plus de 260 exemplaires. Même s’il ne s’agissait pas d’une “vraie” nouvelle version, la volonté du chantier d’axer le 400 S2 sur l’utilisation de l’espace l’a ainsi conduit à améliorer une foule de détails. En somme, une nouvelle réussite avec plus de 550 exemplaires produits ! Il est l’une des figures de proue de la location de catamaran.
De la Martinique jusqu’à Saint-Vincent-des-Grenadines à bord du Lagoon 400 S2
Au mouillage, au beau milieu des Anses d’Arlet en Martinique, nous contemplons depuis la plage la silhouette de notre bateau : un beau Lagoon 400 S2 de location que nous allons devoir amener à Bequia, Saint-Vincent-des-Grenadines. De loin, il est cependant difficile de distinguer le Lagoon 400 S2 de son prédécesseur, que nous connaissons bien. Une joie se lit sur nos visages rien qu’à la pensée de le prendre en main…
Une fois à bord, grâce à une annexe semi-rigide motorisée à 15 HP, nous découvrons le bébé. Les très solides bossoirs et leurs manœuvres permettent de hisser hors de l’eau cette annexe en un tournemain, pratique. Disposer d’une grosse annexe est très appréciable sur un bateau pouvant emporter du monde ! Quant au radeau de survie, indispensable, il est encastré dans la poutre arrière.
Une fois dans le cockpit, pas de changement notable avec le Catamaran Lagoon 400. En effet, on retrouve le carré extérieur en U sur tribord et le poste de pilotage, accessible en empruntant deux marches, sur bâbord. Pourquoi changer ce qui marche bien ? Un tour à l’avant par les larges passavants pour aller voir le profond davier. Il est équipé d’un guindeau électrique solide et dispose d’une commande filaire et d’une télécommande. Le guindeau est ramené à la naissance de la poutre centrale près d’un profond coffre de rangement.
Pas de doute, on ne se marchera pas dessus, il y a de la place pour tout le monde.
Un poste de pilotage sérieux
De retour au poste de pilotage, deux personnes y prennent ainsi place sans peine, bien à l’abri sous un bimini (auquel il faudra faire attention avec la balancine, la bôme pouvant le toucher). Les équipements de navigation sont signés Raymarine, avec un Pilote Evo et un écran couleur multifonction de 16’. Les commandes des deux moteurs tombent sous la main droite et trois gros winches de 40 permettent de manoeuvrer les voiles assis. La barre d’écoute de Grand-voile est montée sur le toit rigide du carré extérieur. L’ensemble de l’accastillage est signé Harken.
A l’intérieur, lumière, calme et boiseries claires
Une fois descendus, on retrouve à tribord la vaste cuisine en L du Lagoon 380, très joliment réalisée. Elle est équipée d’un profond réfrigérateur vertical et un second à accès frontal, d’une plaque au gaz à trois feux, d’un four et d’un triple (!) évier. Le tout est réalisé avec des boiseries claires au grain agréable. Les boiseries sont plus présentes à l’intérieur, laissant ainsi moins de surfaces blanches visibles. L’effet ressenti est moderne, clair et aéré. Il y a des rangements partout. Le carré intérieur, sur bâbord est conçu en U, on doit pouvoir s’y attabler à une petite dizaine. De notre côté, nous sommes trois, nous ne devrions pas nous marcher sur les pieds…
De belles cabines arrières
Toujours à tribord, la table à carte, équipée ici de répétiteurs et d’un second écran de navigation 16’’. Le pilote disposant d’une télécommande, on peut envisager, sous des climats moins cléments que les nôtres, de prendre un quart de l’intérieur. Comble du luxe, on peut se servir d’un iPad comme répétiteur. Cela permet ainsi de garder à portée de main tous les paramètres de marche du bateau. Les descentes mènent aux deux coques, comportant, chacune, deux cabines et une salle d’eau équipées de WC électriques. Une version 4 cabines 4 salles d’eau existe au catalogue. Bien que spacieuses toutes les deux, la cabine arrière est plus vaste (même taille que celle de la version propriétaire). Les deux offrent une superbe visibilité sur l’eau et une hauteur sous barrots compatible avec mon 1,92 m.
Sous les planchers
Les moteurs et les vérins de barre sont très facilement accessibles depuis les coffres des plateformes arrière. C’est en effet la position parfaite pour la maintenance et suffisamment éloignée des zones de sommeil. C’est un bon point. Un générateur Fischer Panda 3 kW, un dessalinisateur Aquabase, 1000 W de panneaux photovoltaïques, un convertisseur de 2000 W, la climatisation et la télévision équipent abondement notre bateau ! Ce n’est pas pour rien que le Lagoon 400 S2 est plébiscité à la location.
Une chose nous chiffonne à l’examen des fonds de cales, humides de 4 bons centimètres d’eau sale. L’explication est surprenante, les pompes de cale refoulent dans les réservoirs d’eau sale des douches puis, depuis ceux-ci, vers l’extérieur. Un clapet antiretour interdit en effet aux eaux sales de refouler vers les fonds. Un clapet sale laisse également passer occasionnellement l’eau sale vers les fonds qui sont impossibles à maintenir secs avec ce système. Le chauffe-eau déverse aussi le trop-plein du groupe de sécurité ici. Pour couronner le tout, pas d’alarme de déclenchement de pompe de cale au tableau, ni lumineuse ni visuelle. Un mauvais point auquel quelques travaux de plomberie permettront de remédier facilement au problème.
Au moteur, puissance et agilité
Notre bateau dispose donc, en option, de deux moteurs de 40 HP (30 HP standard) équipés d’hélices Flexo-prop repliables. C’est en effet un choix intelligent que de s’offrir une motorisation plus puissante sur un catamaran lourd au fardage élevé destiné à la location. Ces moteurs emportent des hélices plus grandes dont les effets en “coup de fouet” en manoeuvre sont plus efficaces, en plus d’apporter une meilleure vitesse au moteur.
Sur un moteur à 2000 RPM, on consomme 2 L/h, pour 5 noeuds. Avec les deux moteurs au même régime, on consomme 4 L/h pour plus de 8,5 noeuds. Les réservoirs de 400 L au total offrent une autonomie de +- 1000 NM à 5 noeuds. Un mot sur les embases Saildrive L400 qui sont montées très en arrière, quasiment accessibles des plateformes, mais qui, à la manière des hors-bords, peuvent souffrir de cavitation ou sortir partiellement de l’eau dans une mer creusée.
Une facilité de manoeuvre à la voile
Une fois sortis de notre abri et grâce à notre Grand-voile à corne semi-lattée de 61 m2, et au Génois de 28 m2, nous profitons d’une brise de WSW établie entre 15 et 20 noeuds sous le vent de l’Île. Nous gardons tout dessus et c’est un plaisir de sentir ce gros bébé filer à plus de 8 noeuds une fois bien réglé. Il tient bien son cap pour un engin de ce genre, sans doute un effet des ailerons de coque. Les virements de bord se font facilement, les manoeuvres revenant bien au poste de pilotage. Le pilotage seul ne pose ainsi pas de problème particulier tant les manoeuvres tombent sous la main. Après avoir gardé la main sur l’écoute de Grand-voile lors du passage de la pointe sud de la Martinique, curieusement, le vent tombe à 10-15 noeuds. Peu de temps après, notre vitesse suit…
Navigation agréable et équilibre certain
La chance nous sourit quand Julien émerge d’une des pointes avant avec un magnifique Code Zéro, tout neuf, monté sur emmagasineur. Il ne nous faut pas longtemps pour l’établir et voir remonter notre vitesse à plus de 8 noeuds, confortablement installés. Oui confortablement car à cette vitesse, dans 2 bons mètres de vagues, le cata taille une route sereine et imperturbable à ce point que lorsqu’on crie “9 noeuds” sur un surf, le cuistot jaillit de sa cambuse, ne se rendant pas compte des accélérations. Plus tard, avant la nuit, nous rentrons le Code Zéro pour dérouler le Génois.
Le vent forcit à 25 noeuds dans la nuit et nous prenons un ris, bien campés sur le roof. On est loin de la prise de ris acrobatique sur un monocoque surtoilé ! Un mot sur les fargues installées sur le toit, ils sont bien pratiques pour se tenir, mais pas question de se sangler sur une ligne de vie prise sur ces derniers car la largeur du roof est telle que la longueur d’une sangle ne suffit pas… Avec le Génois déroulé et un ris dans la grand-voile, sous 25 Noeuds de vent WSW, on surfe parfois à plus de 15 noeuds. Le tout dans un confort souverain.
Il est vrai que le chantier a particulièrement insisté sur l’isolation de la plateforme contre laquelle viennent se fracasser certaines vagues que l’on ressent à peine. A ce rythme, nous prendrons ainsi notre breakfast à Bequia avec le lever du jour tout en passant une soirée agrémentée d’une belote et de guitare quand le vent retombe au milieu de la nuit. L’occasion de débriefer cette escapade en Lagoon 400 S2 de location.
Spacieux, confortable, très bien équipé, disposant d’un aménagement intérieur de belle facture, d’accès facile aux installations techniques, marchant étonnamment bien à la voile et au moteur, ce bateau qui a donc tout pour plaire mérite bien son succès ! Retrouvez ainsi de nombreux Lagoon 400 S2 en location sur Click&Boat !