Partager la publication "FairBnB, un exemple collaboratif pour un touriste plus équitable"
Verra le jour le mois prochain (mai 2019) FairBnB, présentée en premier lieu comme une riposte éthique à AirBnB. Comment lire entre les lignes ? Click&Boat s’est renseignée sur cette nouvelle plateforme née à Bologne concernant les locations de courtes durées. Bien au-delà d’une riposte, il faut surtout y voir la volonté de montrer qu’il est possible de promouvoir un tourisme plus solidaire.
Le réflexe AirBnB est devenu quasi automatique quand on cherche une location d’appartement en France, en Europe et dans le reste du monde. De magnifiques maisons sont à louer comme des hébergements parfaits pour une étape rapide où le confort n’est pas l’élément le plus important. Seulement voilà, la déferlante locative n’est plus accueillie à bras ouverts. D’après le Journal du Net, 14% des logements parisiens sont disponibles sur AirBnB. Sont condamnés par les observateurs et l’opinion publique la hausse des prix des logements et « l’explosion » des centres-villes, auparavant âmes des cités. Un colloque a été organisé le 14 mars à Nantes ayant pour titre une question tranchante : « AirBnb, briseur de ville ? » La plateforme américaine s’attelle à répondre aux critiques. Pendant ce temps-là, FairBnB, initiative conjointe de cinq villes européennes (Amsterdam, Barcelone, Bologne, Valence et Venise), se positionne sur un nouveau mouvement : la responsabilité sociale.
Opération survie du centre-ville
Des urbanistes sont derrière cette initiative indépendante, éthique, communautaire et solidaire. Les commissions prévues (15% sur les frais de réservation) feront l’objet d’une redistribution de 50% en faveur des associations agissant pour les localités. De cette façon, FairBnB compte impliquer organisations et habitants à créer des initiatives autour de la plateforme et de l’économie solidaire. Les internautes vont façonner eux-mêmes FairBnB. La plateforme sera gérée par une collectivité d’utilisateurs. Ils agiront pour réduire l’impact du tourisme de masse, protéger le droit à la résidence et éviter l’implosion des centres-villes. Vous pouvez déjà consulter un manifeste en ligne sachant qu’une campagne de crowdfunding a été lancée.
Pour créer son cercle vertueux, FairBnB imposera aux hôtes de respecter les réglementations locales et celles de développement durable. Par exemple, à Venise, les propriétaires ne pourront être que des résidents et ne posséder qu’une seule maison secondaire en location toute l’année. La décision a été prise pour maximiser les retombées économiques positives sur la population résidente à l’année dans la ville en question. Le système servira aussi à promouvoir l’économie circulaire et une expérience différente pour les touristes qui sauront qu’ils louent le bien d’une personne locale.
Comme Click&Boat le fait actuellement à travers le prisme de la location de bateau, FairBnB va agir comme un ambassadeur du tourisme en menant les utilisateurs à de nouvelles destinations et des expériences sortant de l’ordinaire. Le mariage sur un bateau en est une !